(PV: Nasharyz) La légende était vraie

Ruguuard regarda Givre dans les yeux, horrifié.
Cependant, les larmes de la dragonne ne laissèrent pas son coeur de marbre. Le dragon s'avança vers elle et ouvrit grand sa voilure et l'enveloppa.
Givre se crispa et ne bougea pas, mais elle sentit les vibrations des légers sursauts de pleurs de l'Aile du Ciel, ce qui lui fit céder à la douleur. Elle laissa sa tête s'appuyer lourdement contre l'épaule de Ruguuard et sanglota de plus belle. C'était son premier câlin. C'était agréable. C'était rassurant. C'était un moment où plus rien n'avait d'importance. Une expérience unique pour une dragonne qui n'avait jamais reçu de tendresse de sa vie.
Elle se demanda alors pourquoi il pleurait avec elle, lui qui devait être si dur et si fier, à l'image du grand Général tout puissant et sans faille.
Des rainures bleue s'étendirent sur le corps du dragon rouge au contact du front de Givre. Celle-ci entendit le bruit des cristaux de glace engloutir les écailles de l'Aile du Ciel et débarrassa brutalement de l'étreinte de Ruguuard, par peur de geler entièrement et de le tuer. Elle ne voulait pas qu'il meurt. Elle l'aimait bien.

Elle renifla et toussota quelques flocons, puis serra son masque dans sa main, où une tâche de glace luisante apparue alors.

Ruguuard fit signe à Givre alors que celle-ci remettait son masque en place. Il semblait avoir trouvé une piste, ce qui était une bonne avancée dans leur recherche.
Givre tendit une nouvelle fois l'oreille, cependant, et sa concentration s'attarda sur le même bruissement qu'elle avait entendu avant que Ruguuard ne lui fasse cette blague qui n'avait pas très bien tourné... Le bruit était plus distinct, maintenant que le vent ne soufflait presque plus.
Mais elle n'eut le temps que de lever les yeux au ciel avant de se faire sévèrement renverser, le dos au sol.
Un Aile du Ciel aux écailles dorées se dressait sur elle, crocs et griffe dehors, l'air menaçant.
Givre s'écria en le repoussant d'un puissant coup d'aile.


Elle se retrouva sur le flanc, vulnérable, mais hors de portée de l'Aile du Ciel.
Furieuse, la dragonne saisie l'une des lames attachée à ses cuissardes et la lança droit sur l'épaule du dragon.
Elle se releva bien vite et s'ébroua en faisant cliqueter pics et griffes, le dos rond et la tête presque au sol pour protéger son poitrail.

Elle lança un regard à Ruguuard. C'était un des dragons de son peuple, alors, s'il était le Général qu'il prétendait être, il saurait arrêter cette attaque sans effusion de sang, et avec la force de ses mots.

Ruguuard reconnu rapidement son soldat. Il se dressa de toute sa hauteur, mas l'aile du Ciel s'apêtait déjà à cracher ses flammes.
-

IL SUFFIT.

Dit Ruguuard d'une voix rauque. Il marcha lourdement pour s'interposer entre les deux dragons. Son soldats lui jeta un regard étonné, la fumée noire sortit entre ses dents. Le Jaune stoppa sa position de combat pour dévisager l'Aile de Glace puis son général. Mais avant qu'il ait pu prononcé un mot, Ruguuard le défigura avec ses serres. Le soldat hurla de douleurs et enfonça la tête dans les épaules, soumis.
-Combien de fois t-ais-je dis de ne pas attaquer sans ma permission ?

Le silence se fit, le soldat porta ses pattes à ses blessures pour que le sang cesse de couler. Ruguuard se tourna vers Harfang, qui tenait une lame.

Il aurait voulu lui demander si elle allait bien, mais devant son collègue cela aurait pu paraître louche. Il cracha une flammèche en soupirant. I fixa son garde comme rien ne s'était passé.

Ruguuard fit voler de la neige en la balayant rageusement de la patte. Il haïssait échouer une mission, comme tous les Ailes du Ciel. Il réfléchit longuement, tournant en rond "Comment je vais annoncer ça à sa mère ? Et à Fyria ?". Il pourrait accuser le Souffle-Mort. Avant il aurait pu. Mais plus maintenant, pas après ce qu'il s'est passé. Il soupira encore et se tourna vers le soldat.

Il pointa Harfang d'une griffe et son solda s'envola vers le Palais. Ruguuard se tourna vers son amie;

Il l'a serra dans ses pattes et déploya ses ailes, prêt à partir.

Givre regarda la scène avec terreur.
Elle voulut empêcher le Général de défigurer son soldat, mais ce n'était pas ses affaires et elle n'avait pas à s'y mêler... Après tout c'était le soldat de Rguuard, pas le sien.
Givre regarda le dragon doré filer dans les airs à tire-d'aile.
Ruguuard se tourna vers elle. Il avait retrouvé son air impassible de Général royal.


Il la serra entre ses pattes et para ses ailes au décollage.
La larme à l'oeil, Givre le retint par un doigt (ce qui était très mignon).


Givre un sourire mélancolique fendit ses lèvres. Elle ajouta :


Givre huma l'air. L'aube s'était levée depuis un petit moment et un gros soleil orange et or illuminait le ciel d'une chaude lumière rosée. Les étoiles, timides, disparaissaient les unes après les autres. Il était en effet temps de se séparer.

ne, quand elle eu fini, Ruguuard s'exprima avec un léger sanglot dans la voix.

-Givre... Je me disais bien qu'un dragonne comme toi méritait un si beau nom. Si des Ailes de Glace  t'ont fait du mal, je peux leur faire payer... Et en effet, si tu as besoin d'aide, il te sera inutile de me le répéter deux fois. Il reprit son sourire, laissant de côté son sanglot. Ma compagne se nomme bien Fyria, je pense qu'elle serais heureuse de te connaître

.

Il ré éleva ses ailes, qui se teintèrent d'un rouge brillant sous la lumière du soleil.

-Tâche de rester en vie !

Givre regarda l'Aile du Ciel d'en aller avec la plus grande mélancolie qu'elle n'aie jamais pu ressentir jusqu'à ce jour. Elle fixa ses ailes aux couleurs sanglantes s'illuminer dans l'or du matin. Jamais les couleurs lui parurent si vives, et jamais la tiédeur des rayons du soleil ne lui parurent si agréable.
Elle répondit à son salut par un simple signe de patte, et ne le quitta des yeux que lorsque l'horizon l'engloutit.
Il allait retrouver la chaleur de son royaume, rentrer au palais auprès de ses soldats, auprès de sa princesse, sa reine... rentrer chez lui, là où il devait être.
Pourtant, il n'avait pas rien laissé derrière lui ; il avait en quelques heures gravé un espoir dans le coeur de Givre. L'espoir qu'un jour, elle vivrait enfin. L'espoir que malgré son sang glacé, son coeur était de feu, et l'espoir qu'un jour enfin, elle pourrait vivre.
Elle avait trouvé un éclat de confiance en elle. Ce petit bout de rien qui faisait battre son coeur plus fort que la peur ne pouvait le faire. Et, curieusement, elle ne ressentit pas le vide qu'elle craignait suite à cette séparation.
La dragonne se tint droite, fière face au lever soleil. Elle pensa à la guerre et à Ruguuard.
Si jamais elle était appelée au combat, elle serait fière de l'appeler "Mon Général."
Peu importe la couleur de leurs écailles ou la nature de leur souffle, les dragons devaient s'unir et s'aider.
Voilà sa nouvelle philosophie, celle que le grand Général Aile du Ciel Ruguuard lui avait inspiré. Son nouveau modèle.

Le jour se levait cependant, et Givre devait aller se cacher... Elle avait une grande quête à mener, et ce n'était encore que le début.

(The End ! J'ai adoré ce Rp ^.^ !!)